TOTAL KING KONG GIRLS PARTY 15.12.2007

Fête en hommage au livre de Virginie Despentes, «King Kong Theory».

La «King Kong Theory» n’a apparemment rien de festif: c’est l’histoire du viol banal d’une fille qui a fait de l’autostop toute seule. Et l’histoire de sa reconstruction par un raisonnement plutôt surprenant: le viol, finalement, ça n’est pas si grave. C’est toute la symbolique sociale qui va autour du viol qui en fait un événement traumatisant, c’est la sexualité féminine qui est sans cesse dramatisée car elle est liée à un système moral dramatisant.

Qu’est-ce que je connaissais du féminisme avant de lire ce livre? Qu’est-ce que ma génération connaît du féminisme? Les suffragettes, deux trois égéries? La «King Kong Theory» commence comme ça: je n’ai jamais lu de littérature féministe car je n’en ai jamais eu besoin, j’ai toujours fait ce que j’avais envie comme si j’étais un homme. En ce qui me concerne en tout cas, c’est vrai. Le féminisme a-t-il alors encore une raison d’être?
Je réalise maintenant pourquoi le féminisme ne m’avait jamais intéressé avant de lire Virginie Despentes. Bien qu’il soit historiquement toujours pertinent. Le féminisme est passé à la moulinette du grand discours néo-libéral qui récupère tout: toute l’Europe se félicite se ses présidentes. Le féminisme ne réclamait pas de femmes présidentes, le féminisme remet en question l’autorité. Le féminisme ne demande pas l’accès au comités d’entreprise ou des femmes PDG de multinationales, il critique la hiérarchie, la croissance, le libéralisme.
Le féminisme est un ensemble de valeur qui n’a rien à voir avec le fait d’être une femme. C’est un angle d’attaque pour défendre l’organisation communautaire ou l’autogestion, le plaisir ou la perte de temps, l’inutile, l’invisible, le quotidien, et aussi refuser le travail qui envahit la vie, la performance continuelle, le rapport de force, l’autorité.

Miss le Bomb est «un» bomb. Elle se produit seule sur scène, joue de tous les instruments sur fond d’ordinateur portable. Miss le Bomb est un projet artistique de Catriona Shaw, un projet d’art musical et festif. Nicole Emmeneger s’appelle Jenny Woolworth lorsqu’elle fait le répertoire exhaustif des contributions musicales féminines dans la scène punk en Suisse. Un site internet qui tient plus de lamine d’or que de l’annuaire a rendu ses recherches accessibles.



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Jenny Woolworth