TOTAL ACID PARTY 06.06.2008
En 1943, le Dr. Albert Hofmann découvrait le diéthylamide de l'acide lysergique ou LSD. Décédé le 28 avril dernier à l’âge de 102 ans, la TOTAL ACIDE PARTY proposait de revenir sur son positionnement intransigeant, étonnant et courageux. Il est quasi impossible de donner une définition du (culturellement admis et largement usité) terme d’«acid», tant il regroupe d’objets différents. «Acid» peut être utilisé pour qualifier plusieurs genres musicaux en référence à l'usage du LSD d'une part pour les musiques acoustiques, et la littérature foisonnante qui lui est affiliée, le mode de vie du Summer of Love. Mais il décrit également un son caractéristique de la musique électronique, de l’acid house de Chicago à l’acid jazz, affilié à l’usage de la TB303. Comme une onomatopée. «LSD–The Beyond Within», documentaire de la BBC, revient non seulement sur l’histoire de l’invention de cette substance, mais surtout sur le contexte dans lequel elle est apparue. Les années 50 ayant vu naître la première génération de «consommateurs nés», le développement de la culture adolescente et de toutes les contre-cultures qui en découlent se mettent logiquement à entretenir un rapport aussi conflictuel qu’indispensable avec le marché. Le Dr. Hofmann y défend inconditionnellement son idée selon laquelle le LSD est un puissant moteur de recherche et de développement personnel, par ce qu’il décrit comme la phase de «dissolution de l’ego». Sans complaisance, il observe néanmoins la dissémination du LSD dans une société dans laquelle la limite entre expérimentation et consommation de fun se rétrécit notablement, cette nouvelle forme d’expérimentation offrant des possibilités illimitées d’ouverture vers de nouveaux marchés.
L’ensemble de la programmation de la soirée a ainsi proposé une définition d’ «acid» comme positionnement d’expérimentation total, même au-delà de la conscience culturelle. C’est le point de départ (et d’arrivée) du post-modernisme. Pour la première dans la chronologie des soirées TOTAL, un artiste a conçu un display de fête. Frédéric Post a reconstitué une discothèque du début des années 90’ (laser et machine à fumée on achevé la boule disco) et multiplié le symbole de l’acid, le fameux smiley. Le plus difficile aura été de naviguer entre expérimentation et tranche d’histoire puisque c’est de l’histoire d’une forme d’expérimentation qu’il s’agît, surtout musicalement.
