TOTAL PLASTIC PARTY 16.06.2007
La «total plastic party» a été l’occasion d’inviter les djs du collectif Plastic Fantastic. En 2006, alors qu’il faut être suicidaire ou totalement inconscient pour se lancer dans l’industrie du disque, alors que même le mammouth Mental Groove (le plus gros label local et international) ferme les portes de son magasin, Nicolas Duvoisin et Olivier Kolly ouvrent une arcade de vinyles à Genève.
Les magasins de disques ont beaucoup de fonctions en dehors de celle de vendre des disques, c’est bien connu, parler de musique, rencontrer d’autres amateurs de musique, se faire une éducation musicale. Et pour les dj’s, ils servent souvent de relais indispensable pour les bookings, de ressource technique et matérielle, de plate-forme de promotion pour les soirées.
C’est très naturellement que la blague sur la fin du pétrole est sortie un soir au magasin Plastic Fantastic.
Le «peak oil» est le moment pendant lequel l’extraction du pétrole a été la plus aisée. On estime que le «peak oil» a eu lieu entre les années 60 et le début des années 2000. Au delà de ce moment, le pétrole devient fatalement toujours plus cher. Non parce qu’il se raréfie, mais parce les caractéristiques des roches pétrolifères sont comparables à celles d’une éponge: lorsqu’on la serre elle commence par dégorger beaucoup, puis il faut la serrer toujours plus fort pour obtenir la même quantité de liquide.
Il nous est apparu étonnant de considérer que l’industrie du disque et celle du pétrole ont vécu temporellement la même heure de gloire et la même décadence. Non, qu’elles aient eu le moindre lien économique, sinon que la fin de l’ère du pétrole coïncide avec le début des habitudes de consommation de la musique en format tout numérique.
Pour la «total plastic party», tout le collectif Plastic Fantastic a donc joué dans un décor de fin de règne pétrolier: projections des différentes versions de
Mad Max, lambeaux de plastique illuminés et tunnels plastifiés qui nous ont laissés à la limite de la déshydratation. Nous n’aurons d’ailleurs mixé que des vinyles pour saluer la fin de l’ère pétrolière et l’incohérence d’ouvrir un magasin de vinyles à pareille époque.